dimanche 14 mars 2010

Poco a poco...

Voici maintenant une semaine que nous sommes à Barriloche. Recherche de vendeurs, prise de contact, attente d’une réponse et nuits venteuses sont notre quotidien.

L’hospitalité argentine y est quelque peu remise en question. Lorsqu’une jeune femme donne son approbation pour s’installer sur un coin libre d’une berge, sa rombière de voisine sort le lendemain pour nous sommer de décamper avec le fameux argument : « Sinon, j’appelle la police ! ». A Dina Huapi, quinze kilomètres plus loin, ce sont les cow-boys en uniformes qui viennent nous déloger la nuit du seul endroit où les buissons ne piquent pas les fesses. Ce n’est pourtant pas au bord de ce ruisseau, à l’abris du regard des gens que nous pensions braver les interdits de la campagne. Il y aurait un soit-disant décret prohibant le camping « sauvage » sur toute la commune ! Espérant trouver une âme charitable, nous toquons à la station service et essuyons un refus froid et catégorique. Nous repartons dans l’obscurité pleins de rage, pour finalement dormir à la belle étoile, planqués sous un sapin entre une route et un chemin. Seuls les chiens sont ravis de partager notre couche. Une chance, nous sommes à l’abris du vent qui, malgrés les beaux jours, se fait de plus en plus glacial, annonçant l’arrivée de l’automne.


Une après-midi, nous réapprenons à parler Catalan, oubliant les « cheu » argentins avec Berthie, Jordy et David. La leçon devient plus difficile lorsque trois jeunes autochtones se joignent à la conversation. Les blagues fusent, dont certaines échappent mêmes aux espagnols.


Nous atterrissons ensuite au bar Le Gauchito chez le señor Flores. Ce dernier nous propose d’aller voir un cheval de six ans, « calme mais un peu nerveux… » confit-il. Un de ses amis va nous en trouver un deuxiême. Rengaine que nous connaissons. Trouver un cheval pour en trouver un, et aucun des deux ne conviendront. Le petit paysan se braque, sa mine renfrognée se ternie un peu plus lorsque le soir, nous déclinons finalement son offre.


AU CAMPO


Au téléphone, Kata Houttave nous annonce qu’elle vend cinq chevaux entre huit et douze ans. Elle les avait achetés avec un gaucho en vue de traverser l’Argentine, expédition qui a malheureusement échouée par manque de préparation et par mauvais choix des coéquipiers.


Kata est une belge de la cinquantaine, installée depuis deux ans et demi à Bariloche. Cette petite bonne femme dresse une copieuse peinture des argentins : « La seule chose, c’est qu’il ne faut pas faire affaire avec eux. Ils essayerons toujours de te rouler. » Cela, elle l’affirme en connaissance de cause, en tant que femme, et aussi d’étrangère. Nous approuvons, cela nous l’avions déjà remarqué aux cours de nos investigations.


Arrivés à l’estancia où ses chevaux sont en pension, nous gouttons au machisme et au sectarisme des paysans. Le peintre Florienco Molina a d’ailleurs su caricaturer à merveille l’attitude de ces gauchos argentins. Le calendrier illustré de ses œuvres accroché dans la pièce répond avec franchise au gros rougeaud coiffé d’un béret qui s’exprime avec force dans l’entrebâillement de la porte.


La virilité du gaucho tend à s’exprimer en frappant sur son cheval. Dompter avec violence sa monture, qu’il veut nerveuse, fait partie de sa fierté. Dans cette région, la plupart des chevaux dit sauvages, sont élevés dans le but d’alimenter un certain folklore : le rodéo. Le dressage consiste notamment à les attacher à un piquet, puis de les frapper pour les rendre furieux. Au cours du spectacle, le « brave » chevauche la bête qu’il cravache dans tous les sens. Celle-ci rue et se cabre à l’extrême pour tenter d’expulser son bourreau.


C’est écœurés que nous voyons les cavaliers resseller les chevaux blessés aux passages de sangles et aux commissures des lèvres, pour ensuite partir au grand galop, les cravachant sans pitié de leur rebenque.


Narguant Kata, le rustre rougeaud montre un cheval abîmé par la bêtise des hommes : « Celui-là, je le vend deux mille pesos si tu veux. De toute façon, il partira à la boucherie… » Ce n’est pas la première fois que l’on se moque d’elle et de sa façon de traiter les chevaux, trop affectueuse à leur goût.


Cette situation résume bien leur façon de faire. Ils usent leurs chevaux comme une vulgaire paire de chausettes pour ensuite les jeter. Cela explique aussi pourquoi nous avons autant de mal à trouver des animaux de plus de sept ans. Le sort réservé aux chevaux de polo n’est guère différent.

Le cirque qu’ils font pour rassembler le troupeau et séparer deux poulains de leur mère est tout aussi révoltant. Frappant, criant, courrant, jouant du lasso, ils sèment la panique dans le corral. Les bêtes se heurtent et se blessent sur les barrières. Deux malheureux attachés à la longe tirent dessus pour s’enfuir au risque de se briser la nuque. Au bout d’une demi-heure de pagaille, ils finissent par séparer sans ménagement les poulains d’à peine six mois de leur mère. Ce week-end il y a une fête. Les camions viennent chercher le troupeau pour le rodeo. Les poulains retrouveront leurs mères lundi, stressées et donc sans lait.


Pendant ce temps, un petit pie rôde autour des chevaux de Kata. Mignon, affectueux et de taille moyenne, il ferait un bon cheval de bât. Egratigné aux pattes et blessé lui aussi aux passages de sangles, nous aimerions le sauver des griffes de ces infâmes gauchos. Malheureusement il n’est sûrement pas à vendre…

7 commentaires:

  1. courage les loulous, vous allez les trouver vos bourricots...Sinon, il vous reste toujours l'option 911, en tube,une merveille!!!
    plein de bisous
    ptite plume

    RépondreSupprimer
  2. courage, une belge ça ne peut pas être totalement mauvais!
    Pascal

    RépondreSupprimer
  3. ke d aventure mé chers amis on vou sen remonté!!! vous etes tres courageux,gardé le moral la bretagne vs embrass july

    RépondreSupprimer
  4. alors,15 jours plus tard les bourricots sont ils trouvés?on s'impatiente dans les chaumières européennes!!!!!
    biz
    la family brandeho

    RépondreSupprimer
  5. En voilà une aventure, certes parfois des moments difficiles dans votre quête de l'équidé mais je suis certain que dès que vous aurez trouvé vos montures la route sera belle et les mots que vous nous griffonnerez sur le blog , les photos que vous nous posterez seront digne d’une odyssée à la kérouac : Liberté / On the road
    RO. un cousin de Pigalle

    RépondreSupprimer
  6. bonjour nous sommes cinq frères et soeur ,notre père est décède en 2002 nous avons déJà éTé a Barriloche pour régler quelques problèmes de succession notre père avait une propriété de plus ou moins 8 hectares nous revenons dans le courant de janvier ou février 2011 il est vrai que c' est très difficile de recevoir les papiers demandé pour que nous puissions vendre le terrain sur lequel il est construit deux maisons en bois ce terrain ce trouve au dessus du lac nous venons d 'apprendre que quelqu'un coupe les arbres du terrain et est en train de construire nous avions déjà fais des démarches pour évacuer une personne il est vrai que n'étant pas sur place les choses n avances pas pouvez vous nous faire connaitre une belge qui pourrait nous aider nous ne connaissons pas grand choses au ventes de terrain les avocats que nous avons déjà eu ne sont pas sérieux c est plus que magouilles et compagnie je vous remercie vivement de votre aide micheline

    RépondreSupprimer
  7. Coucou, c'est Félicien je te laisse un commentaire pour te dire que je vais bien et pour te souhaiter un joyeux noêl et une bonne année 2013 bon courage bisous! :)

    RépondreSupprimer