mercredi 2 février 2011

HOMMAGE A RITA



A ma Rita,



Ma jument tant désirée,

Un rêve d'enfant inespéré,

Nous nous sommes rencontrées à Bariloche,

Dix mois sans se quitter, nous liant d'amitié,

Une aventure ça pour sûr !

Qui restera gravée pour toujours au futur.

Triste fin que celle-ci,

Ma petite jument sans soucis,

Un coup de pied mal placé

T'as brisé l'impardonné.


Nous voilà déjà séparées,

Si triste est la réalité,


Celle d'un rêve brisé.

Ma Rita, je ne t'oublierais pas,

Pour toujours tu nous accompagneras,

Kali, Rustine, Mouloud, Godo, Arno et moi !




Je t'aime, on t'aime.






































































































Rita,


Il était difficile de rêver mieux pour notre caravane qu'un duo de choc tel que toi et Clio. Toutes les deux liées par ce petit quelque chose qui vous aurait emmené à l'autre bout du monde. Toutes les deux à se caliner, à s'aimer, débordantes de vie, d'énergie et d'appétit.

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Meuneuse et battante d'une si belle aventure, Mère Nature t'as frappé d'un coup mal placé pour te reprendre en son sein, brisant vie, rêves et amour.

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D'une aventure si intense et furieusement écourtée naît aujourd'hui une nouvelle étoile. Notre caravane est amputée, tellement triste de te perdre petite Rita, jument voyageuse.
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Muse aux petits yeux amande de notre tribu, tu resteras à jamais dans notre coeur, à cheminer à nos côtés.



On t'aime tant...


Arno, Clio, Godo, Mouloud, Rustine, Kali.











































































mardi 1 février 2011

Le Père Noël, le Gauchito Gil, les suceurs de sang et triste Fin.


Notre bonne étoile a pris l’habitude d’ensoleiller les jours de repos et de faire pleurer le ciel les jours de marche. En se rapprochant du rio Paranà dans une zone d’estuaires par un temps lourd, les vampires sont de sortie. Non pas les chauves-souris réputées pour venir sucer le sang du bétail, mais les moustiques, ennemis imbattables et obstinés. Les chevaux d’une même troupe se grattent mutuellement le garrot ou l’épaule pour se faire des calins. Ils appréciaient déjà que nous les calinions de la sorte, eux-mêmes ne résistant pas au plaisir de nous gratter à leur tour le dos de leurs grandes dents jaunes. Lorsque les moustiques ont été particulièrement virulents la nuit, le pansage est alors d’autant plus apprécié. Ils tendent la tête d’un air béat, la babine qui papillotte montrant clairement la satisfaction éprouvée.

Au petit puesto d’Arroyo Pelon, Marcial, Ramonita et leurs zébus nous reçoivent cordialement. Après la messe, tous les voisins se réunissent autour d’un banquet auquel nous sommes conviés. Polenta au poulet et guiso de chorizo sur fond de folklore qui grésille. La vie paraît tranquille. “Trop tranquille, ajoute Patricia 18 ans, je préfère être à Buenos Aires où je fait mes études que de rester dans un trou perdu.” Discours classique de l’exode rural de la jeunesse.
Trente derniers kilomètres nous séparent de San Luis del Palmar que nous comptons rallier en ce jour du 24 décembre. Le ciel gronde de nouveau sur le chemin et nous trempe deux heures durant. “On va finir par manger des pâtes à la sauce désydrathée pour Noël.” désespère Clio.
A l’entrée de la cité, Marcial et son frère Tito sur les préparatifs du réveillon nous hèlent. Ils nous trouvent un terrain provisoire pour les chevaux. Les affaires n'étant pas en sécurité, nous passons Noël avec notre famille à quatre pattes. Côtelettes, frites, brioche arrosés de cidre et de fernet ferons tout de même un repas de roi. Crustacés et champagne resterons au pays imaginaire. A minuit, pétards et feux d’artifice fusent de partout. L’impressionnant capharnaüm effrait nos compagnons chiens qui aboient pendant que les chevaux galopent dans tous les sens.


Désireux de profiter des fêtes et de reposer la caravane avant la traversée du Chaco, Tito nous obtient l’autorisation d’investir le terrain du club de foot. Nous faisons rapidemment la connaissance de jeunes sportifs fêtards, de tous les enfants curieux du voisinage ainsi que de la famille Ledezma. Macho possède quelques chevaux qui lui servent à tracter une charette. Le service des éboueurs municipaux étant payant, certaines personnes sous-traitent. C’est ainsi que Macho part chaque matin faire la tournée de ses clients ramasser les ordures qu’il entasse ou brûle chez lui. D’autres sans trop de conscience vont simplement les déverser plus loin dans la nature ou dans le rio le plus proche. Un immense four leur sert également à fabriquer des briques qu’ils livrent avec cette même charette. Mimi fait quelques ménages pendant que leur fils Tulio écoute du chamame à fond toute la journée, criant à tue tête pour saluer chaque passant. Son frère Alfredo engagé dans l’infanterie est ici en vacances avec sa copine Mariana et leur fille Milagro au caractère de cochon. Une famille joyeuse et hospitalière avec qui on ne peut s’ennuyer. Nous sommes à leur côté pour fêter la nouvelle année. Poulet et porcelet trônent sur la table. Cidre, bière et fernet passent derrière la cravate. Macho est cependant à l’eau. N’en croyant pas nos yeux, il explique qu’il doit tenir sa promesse faite au Gauchito Gil, trois mois sans une goutte d’alcool.
Le pub, le bal et la boite de nuit n’ouvrent pas avant deux heures du matin. La jeunesse traîne sur la place. Les lieux de fête faisant résonner cumbia, raggatown ou chamame sont tellement bondés que nous choisissons de désaltérer et de rire dans la rue en compagnie d’Iban et de Juan dit El Russo. Comme la police ne cesse bientôt de tourner pour faire respecter le cessz le feu à six heures du matin, sans musique les esprits s’échauffent sur la place. Un bel orage viendra raffraichir les idées des plus énervés.

Vient ensuite le temps de se moderniser, ou bien la recherche de nouveau matériel. Gaby nous a fait baver à Mburucuya en nous montrant une selle idéale pour la randonnée. Il nous a mis en tête que cela pouvait se trouver à Corrientes. La congalla de Bariloche a les arçons beaucoup trop galbés ce qui la fait courrir sur le dos tout en appuyant trop au milieu. Egalement trop ouverte à l’arrière, elle descend trop sur les côtes. Avec la chaleur, les muscles sont plus sensibles, Mouloud et Godo fatiguent de cette selle. Nous désespérons de ne trouver que des ricados constitués de joncs fourrés dans du cuir, fabrication qui blesse pour un travail de longue haleine, ou bien que des selle de pato bien trop longues appuyant alors sur les reins.
Ce sera finalement grâce ou plutôt à cause de Rustine que nous trouvons notre bonheur. Pendant les fêtes, les enfants ne cessent de tirer des pétards. Attachée à côté de la tente durant notre absence, cette chère gardienne à pattes se trouve complètement affolée par deux puissantes détonations. A notre retour, nous trouvons notre habitation de poche détruite, arrachée, machouillée, en lambeaux. Les jeunes qui assistèrent au massacre n'ont rien pu faire de peur d'y perdre quelques doigts. C'est donc sur le chemin pour racheter une nouvelle maison que nous entrons dans une ultime talabartería. Le type nous sort deux vieilles selles poussiéreuses de derrière les fagots, de la police montée paraît-il. Marché conclu. Nous vendons nos congallas et commençons à réparer nos vieilleries, beaucoup plus faciles à modifier que nos anciennes. Etant imposible de trouver une selle de bât correcte, nous trouvons un vieux squelette en bois à retaper dans une menuiserie. Elias et Pedro de la talabartería Valenzuela nous offrirons le cuir et Luisito fera un travail remarquable.

Durant ces quelques expéditions, nous arpentons les rues de Corrientes, son asphalte brulant, ses gazs d'échappement et ses plages de la Costanera sur le rio Paranà. Au milieu de cette immensité de béton déhambulent des charettes. Eboueurs clandestins qui font le travail pour une bouchée de pain. Le cheval, la mule ou l'âne sont leurs outils de travail, mais ceux-ci ne devant pas coûter cher, on les retrouvent en piteux états. Harnachements maison blessants, fers branlants, maigreur et surtout un regard si triste… Ils invoquent la pitié, travaux forcés dans une prison de ciment, tirant comme des forçats une charette mal équilibrée, attelée de biais. En fin de journée, ils sont lachés dans les rues de banlieue, à eux de se débrouiller pour trouver à manger. Certains sont alors contraints de fouiner dans les poubelles. Quelle reconnaissance pour un animal si noble qui consacre se vie à travailler pour l'homme ?

Les premières notes de folklore retentissent ce matin dans le village, les maisons s'ornent de drapeaux rouges. En ce 8 janvier, c'est la fête du tant adulé Gauchito Gil. Chez les Ledezma c'est un grand banquet qui s'organise, des groupes de chamame viennent toucher la guitare et l'accordéon. Godofredo et nous-même participons à la course de rue. Nous perdons quelques bières face à leurs petits chevaux. Les bouteilles tombent, les bonhommes aussi. Tulio est à son comble, danse, crie, chante en tapant des pieds. Toute la tournée jusque tard le soir la fête bat son plein. Antonio Gil est remercié et couvert d'offrandes, vin, wisky, argent, cigarettes, fleurs…

Rita s'est enfin remise d'une foulure au genoux gauche sûrement occasionnée lors d'une parade nuptiale. En période de chaleurs, elle s'était amourachée d'un etalon de l'autre côté de la clôture, heureusement solide. Générant la jalousie du petit Mouloud, ce dernier la chassait peu délicatement.
Nous sommes déjà le 17 janvier, il est largement temps de se remettre en route. Les aux-revoirs à nos voisins et amis Macho, Tulio, Alfredo, Mariama… sont des plus émouvants. Mimi pleure en nous prenant dans ses bras. Instant à la fois triste et magique. Qu'il est beau de pouvoir porter tant d'affection à quelqu'un en si peu de temps. La relation est telle que nous avons la sensation de nous connaître depuis si longtemps. C'est le coeur pincé que nous cheminons jusqu'à l'entrée de Corrientes. Nous y chargeons les chevaux dans un van afin de passer le pont au trafic ininterrompu qui nous mènera au Chaco.

Mundo chaqueño.

Le petit village de pêcheurs sur la rive de l'impétueux rio Paranà propose des étalages de poissons de tailles respectables. Le Gauchito Gil veille à l'entrée sur ses habitants. Nous accrochons à son sanctuaire les fleurs rouges de Macho et Mimi. Un petit vieux bazané aux cheveux blancs qui semble vivre chichement dans les cabanes faites de bois et de bâches en contrebas vient d'abord par curiosité, puis nous indique un chemin de terre pour contourner la ville de Resistencia. Nous longeons l'arroyo Ine, ses agréables petites propriétés dominant une eau couleur terre où flottent des plantes aquatiques emportées par le courant. Le soleil se lève sur la jungle où résonnent les chants des singes hurleurs dit carayas. Les vampires se sont acharnés par milliers sur les chevaux, chaque millimètre carré de l'encolure est gonflé de boutons. S'ensuit une marche dans la fournaise sur un chemin bordé d'arbres, d'épineux et de palmiers qui ne procurent aucune ombre. A son estancia, José Luis Barrientos nous offre les commodités pour passer la sieste à l'ombre avec de l'eau fraiche. Il n'aura pas d'autres conseils judicieux que d'asperger les chevaux d'insecticide chimique pour éloigner les moustiques.
Une fois à Colonia Benites, nous cherchons plutôt un endroit où nos compagnons puissent être en liberté, s'aidant ainsi mutuellement à chasser les bestioles. Xavier Antoni Vallussi nous accueille dans l'enceinte de l'école No 101 de Campo Rossi. Lui même y fait paître ses chevaux qui lui servent encore à travailler les champs. A l'aurore, le voici derrière sa charrue à traction animale pour enlever les herbes entre les plants de manioc et de patates douces.

Nos maudites selles ont encore besoin d'être modifiées. Celle de bât est trop fermée et les arçons d'une autre méritent d'être plus galbés. Les chiennes boitent, des épines sont restées plantées dans les pattons causant une petite infection. Au croisement de la route 11 et de Costa Ine, nous frappons à la porte d'un petit almacen pour demander l'hospitalité et un tournevis. Au programme repos des dos, des pattons et rectification des selles.
Cétait le bon choix, Mario Velásquez, Griselda, leurs filles Brisa et Guadalupe ne manquent pas d'humour et de gentillesse. Le contact est tout de suite celui d'amis de longue date. Nous partageons ainsi tererés, apéritifs, matés, repas et asados. Nous faisons la connaissance de la vache caline Margarita, de la perruche Lola et du perroquet Loro. Loncho un voisin, propose un pré pour y laissez les chevaux le temps d'aller renouveller notre visa au Paraguay. Nous pouvons presque dire merci à Mouloud de perdre un fer dans la nuit pour nous permettre de partager encore un peu de temps avec nos hôtes.


LORSQUE LE BONHEUR ET LE MALHEUR FONT DES ETINCELLES.

Nous venions à peine de remettre un sabot devant l'autre qu'à la mi-journée Mouloud gratifie Rita d'une ruade en plein membre antérieur droit. Une plaie s'ouvre sur deux centimètres, faisant boiter la jument pendant quelques heures. Nous sommes alors contraints de marcher à pied pour la soulager ainsi que de permettre aux courbatures dorsales de Godo de se résorber totalement. La chaleur est telle que nous absorbons cinq litres d'eau chacun par jour. A part la présence constante des moustiques, cette l'eau des marécages et lagunes permet d'abreuver et de baigner régulièrement les animaux. Soixante kilomètres plus loin à Colonia Elisa, la jambe de Rita gonfle soudainement au niveau du genoux. Mauricio, un vétérinaire de l'estancia la Sonia et de la SENASA rencontré un peu auparavant, vient proscrire des anti-inflamatoires, des anti-biotiques et surtout du repos. Avec cette chaleur humide, n'importe quelle blessure même bénine prend souvent des proportions démesurées. Mauricio et Neco viennent accompagnés de Martin Goujon pour proposer un pré le temps nécessaire à la récupération. Ses parents Jorges et Graciela Goujon nous invitent même à venir habiter chez eux, nous accordant directement leur entière confiance. Nous découvrons alors une famille cultivée, au précieux enseignement general, historique et musical. Graciela, ex-professeur de chimie est également chanteuse de chamame dont son album s'appelle "Graciela Kaenel y Coco Amarilla, Tal vez no pase el tiempo". Jorges qui dirige une immense ferme de bétail et de céréales est aussi passioné de musique "mais plus tranquille que vous parce qu'on est plus vieux." plaisante-t-il. Martin et sa copine Romina ont le tact de nous offrir un disque de musique traditionelle des indiens Toba du Chaco "Qom Doqshé, aborigen y criollo" ainsi que "Tonolec" qui associe le style Toba à l'électronique.Le Tonolec est un hibou qui hypnotiserait les autres oiseaux.

Au campo, Marcelo et Aurelio, les muchachos chargés du bétail nous emmènent avec leurs chevaux contrôler vaches et nouveaux nés. Après avoir regroupé tout le troupeau, nous passons en son centre tout doucement. Les chevaux connaissent suffisament leur travail pour ne pas effrayer les bêtes. Un veau titube, il n'a que trois jours. Il faut d'abord le marquer, puis lui désinfecter le nombril où les mouches viennent rapidement y pondre leurs oeufs.


En fin de semaine rappliquent Dario et Anahi, les deux derniers de la famille Goujon qui habitent à Resistencia. Autour de la grande table s'organise un copieux apéritif dinatoire. Martin et Romina nous font la joie de nous emmener à l'un des premiers carnavals de la saison, à General San Martin. Le principe consiste tout comme au Brésil en un concours de plusieurs équipes. Un jury détermine le vainqueur. Ce soir les Sapucay affrontent les Yasì Porà. Sapucay signifie "cri" en langue guarani. Le Sapucay est aussi le cri du gaucho lorsqu'il est perdu, il lance alors ce cri aigü afin que celui qui l'entende lui réponde et le guide. Le second groupe porte également un nom guarani "lune magnifique". Le thème est de traiter les musiques des années vingt à aujourd'hui. Au milieu de l'euphorie, de la neige artificielle en plein Chaco, défilent les danseuses et danseurs vêtus de costumes sexy aux multitudes de plumes colorées. Dans l'histoire du carnaval, les corps dénudés sont l'exteriorisation du diable qui arrive sur terre un peu avant la Semaine Sainte. La décoration des chars est aussi remarquable. Chaque équipe s'est affairée aux préparatifs un an durant. Au petit jour, les têtes encore un peu ennivrées nous rentrons par les pistes de la jungle où courent les Ipacaà à toute vitesse pour ne pas se faire écraser. Un succulent asado chez les Goujon conclue la fête en écoutant quelques tristes chansons de folklore. Malevo d'Argentino Luna, récite l'histoire d'un chien fidèle qu'un gaucho doit abattre car enragé. La tristesse l'envahit, il croit encore voir son chien qui le suit partout au pied de son cheval, mais il n'est plus. El Corralero de Sergio Sauvalle conte la decision d'un patron voulant sacrifier le cheval qui devient trop vieux. Le muchacho refuse, lui rétorquant qu'il ne peut pas lui donner la mort, lui qui l'a élevé depuis poulain et qui a toujours vécu avec. Il choisit de le laisser mourir de sa belle mort.

Chaque jour nous allons au campo pour bichoner la patte de Rita. Tout allait pour le mieux après cinq jours de repos. Le membre était dégonflé, la plaie refermée. C'est la conscience tranquile que nous passions la voir dimanche après-midi. C'est alors une vision d'horreur. Rita est au milieu du champ sans pouvoir poser la patte, la plaie sanguinolante. Visiblement le pire, l'irréparable est arrivé. Le haut de la patte est fracturé à l'endroit même que la ruade reçue la semaine passée. Jorges également vétérinaire vient confirmer le diagnostic. Incomprensible, tout allait si bien. Comment ? Comment cela a-t-il pu arriver ? L'os aurait sûrement été fêlé ce qui aurait causé une semaine plus tard dune fracture de fatigue.

Cris, pleurs, rage.

Nous savons d'avance ce qu'il en est. Avant de commencer le voyage nous étions preparés aux coups durs, à l'éventualité de perdre un équipier et frère chien ou cheval. Nous avons toujours étés attentifs à leurs besoins, à leur bien-être, à leur sécurité. Mais aujourd'hui ce qui arrive est fatal et injuste. La fracture est le pire qu'il puisse arriver au cheval. Non seulement un os de cette taille, à cet endroit et avec une plaie ouverte ne pourra jamais se consolider, mais les antérieurs supportent plus de soixante pour cent des cinq cent kilos de l'animal. Il ne peut vivre sur trois pattes, ne serait-ce que quelques mois sans créer d'autres problèmes, une souffrance et un handicap. Diego, un autre vétérinaire de la SENASA vient tout de même la voir, appelle un chirurgien équin, ils ne nous laisserons aucun espoir. Rita est condamnée. Il est de notre responsabilité de ne pas la laisser souffrir, elle qui ne comprend pas ce qui lui arrive, qui ne cesse de hennir à notre vue pour que l'on vienne l'aider, bloquée de douleur.

Jusqu'au dernier moment, elle se sera régalée grâce à son appétit d'ogre de carottes, de pommes au sucre… Nous l'avons soutenu jusqu'au dernier souffle pour l'emmener rejoindre Takasuivre, son fils imaginaire qui nous avait fait tant rire. Triste fin d'une si belle histoire, d'une si belle relation. C'est ici que s'arrête notre voyage, l'aventure serait trop amère sans notre petite Rita.
Merci à tous ceux qui nous ont toujours soutenus et qui sont avec nous en ce moment difficile. Vous nous donnez et vous nous avez toujours donné du courage…