mercredi 24 février 2010

A la recherche de nos montures.

C’est sous une pluie torrentielle que nous avons vu nos premiers chevaux. Ils sont plutôt maigres, peureux, et chers… Trempés de la tête aux pieds, nous faisons le debriefing de notre première visite d’achat que l’on savait compromise d’avance.
Une éclaircie nous permet de découvrir le pueblo, désert aux heures de la sieste., puis de se faire détremper à nouveau. Arrive ensuite Lucas, palefrenier dans une immense gancha où nous irons voir un match de polo de touristes anglais et américains.
La mama de l’épicerie a parlé de notre projet à Sergio. Le lendemain nous voici chez son père avec trois magnifiques alezans et bais, quoique ayant l’air quelque peu stupides avec leurs crins rasés de joueurs de polo. Le prix est décidemment trop élevé dans cette région, mais Juan, le papa, équipe les chevaux de selles traditionnelles gaucho et nous emmène faire une balade enchanteresse. Après nous avoir montré les rudiments de la monte gaucho, la discussion s’installe tranquilement.
L’approche de la pampa se fait au pas. Le vent caressant nous fait parvenir les bruits de la campagne. Les chevaux, d’une maniabilité impressionante, partent vite au galop sur la piste de sable jusqu’à un lieu magique. Une forêt d’eucalyptus abrite d’immenses nids de perruches. Celles-ci vont et viennent, s’envolant dans des balais de quatuors, faisant résonner leurs cris saccadés. Entre les couleurs éclatantes de la végétation, un serpent noir gît sur la piste, séchant sous le soleil de plomb. Au galop, le vent nous rend ivres de liberté. Comme pour appuyer cette immersion dans la pampa, un tatou sort brusquement des fourrés. “Muleta, muleta !” s’exclame Juan en l’attrappant sans ménagement.
Au retour, Juan et sa femme Nelly nous proposent de planter la tente chez eux. Nous voici donc le soir à partager leur repas. Une soirée des plus agréable où notre espagnol est mis à rude épreuve !
Une certitude s’installe cependant: ce ne sera pas dans cette partie de l’Argentine que nous allons trouver nos compagnons de route, mais plutôt vers la Patagonie oú ils seront sûrement plus rustiques.

Nos premiers pas...

Seize heures d’avion, de sommeil bizzaroïde, de nourriture étrange et surtout d’angoisse pour nos compagnons à quatre pattes… en fin, nous voici sur le tarmac argentin ! Chaleur étouffante, premiers pas d’une course d’orientation dont le but est de vendre les cages des chiens et de sortir pronto de l’aéroport. Un grand merci au taximan qui nous pistonne un hotel où l’on devra batailler pour y dormir avec les cabots.
A la conquête des rues de Buenos Aires donc, ou bien du litre de bière pour fêter notre arrivée. La “grande ciudad” rappelle l’Espagne en un peu plus roots. Le quartier de la rue Chile, sûrement le plus populaire et bon marché reste notre préféré, ses empeñadas (spécialité de pate feuilletée et de garniture) nous font craquer… Les premiers habitants y sont dorénavant minoritaires. Les quelques indios que nous croisons subissent d’un air triste cette civilisation qui les a anéantis.
Après deux jours de ville, de pluies diluviennes, de recherches de conseils sur la direction à prendre pour trouver nos chevaux et surtout de rêves d’exode urbain, nous voici dans un train qui semble prêt à dérailler à chaque instant.
Une fois à Lobos, les choses paraissent se décanter. Un petit tour dans le pueblo nous confirme que nous sommes bien chez les Gauchos. Quelques personnes tentent de nous aiguiller, nottament vers Salvador Maria qui regroupe quelques “ganchas” (écoles) de polo.
En route donc vers les poulinières du polo. Une micheline nous y emmène, pleine de vie et de sourires. Nos yeux guettent les estancias (fermes). Nous arrivons dans la pampa tout en baragouinant avec les gens, les mamas clopent, un petit jeune nous offre des bières qu’il décapsule sans ménagement. Soudain le train s’arrête en plein milieu de la voie. Dix minutes pour faire des courses nous dit-on ! Le lieu est enchanteur, verdoyant. Une campagne de charme avec ses pistes couleur terre, ses camions primitifs et ses petites maisons blanches clairsemées. Les policiers glandent alors que le soleil pointe le bout de son nez. Au milieu de ça, les gens vont et viennent autour de la micheline rouge tout en piallant comme ils savent le faire.
Voici notre arrêt. Tout juste le temps de sauter du train, de s’emmêler avec les laisses des chiens et de saluer nos furtifs compagnons, et eux de nous lancer de grand “Suerte !” Un rapide regard autour de nous suffit pour nous faire prendre conscience du lieu perdu où nous avons atterris. Nous voulions la pampa, nous y voilà !
Les chiens font leurs affaires avec les locaux, gueulards, pendant que nous demandons à deux maquignons s’ils sauraient où trouver des chevaux. Nous avons rendez-vous le lendemain sans croire une seconde en leur honnêteté. Après avoir discuté rapidemment avec la famille qui habite la gare, nous plantons la tente pour la première fois sous la voie lactée et sa croix du sud, le tout agrémenté d’une armée de moustiques assoiffés de sang.




A Buenos Aires, Clio a encore changé de coupe de cheveux...

Terminus en pleine pampa.

mardi 16 février 2010

Départ imminent !

Jeudi 18 février, décollage pour l'Argentine. Le stress monte. Appréhension d'une arrivée en pleine ciudad de Buenos Aires.
Objectif après nos premiers pas sur le continent sud-américain : sortir de la ville pour trouver des chevaux à acheter et se mettre en route vers la pampa et ses immensités...