samedi 2 octobre 2010

Temps sédentaire et coup de théatre.

Un mois de repos c'est le plein d'énergie, un changement du quotidien pour tout le monde, ainsi qu'un regain de pilosité pour Mouloud. Un soulagement aussi, ce que nous croyions être des gonfles sur le dos de nos frères à quatre pattes s'avèrent être simplement des piqûres de moustiques plutôt voraces. Le matériel ou le travail ne sont donc pas en cause.
L'abandon du système easy-boots nous permet d'alléger de cinq kilos les caisses de bât (qui varient soixante et quatre-vingt kilos de chargement en tout, matériel et nourriture compris) et de ne plus perdre une demi-heure à les mettre le matin. Les chevaux sont de nouveau ferrés par nos soins, prêts à affronter des pistes plus abrasives.

C'est toute la famille Spárvoli que notre caravane se doit de remercier pour nous avoir permis cette arrêt prolongé. En effet Yamila ayant touché deux mots à son grand-père de notre volonté de trouver un endroit propice au repos, Raúl a proposé de mettre à notre disposition corral, campo et même une maison ! Ce dernier ainsi que ses quatre fils Walter, Marcelo, Adrian et Herman ont eux aussi émmigrés en ville tout en continuant leur activité agricole. Ils vivent principalement du soja et d'autres céréales. Comme beaucoup ici, ils utilisent également leurs gigantesques machines pour vendre leurs services jusque dans d'autres provinces.
Situés à douze kilomètres de San-José, notre principal moyen de locomotion est le cheval. Nous avons cependant de la visite tous les jours. Raúl élève des poules pondeuses et des cochons qui font d'excellents jambons, bondiolas et saucissons. Des centaines pendent au dessus de nos têtes dans la cuisine. Chaque prétexte est bon pour en décrocher un et accompagner le maté sous le patio. "Come Clio, come. Esta flaca !*" répète-t-il en jouant du couteau, clin d'oeil à l'appuis.
L'arrivée du printemps en plus de réveiller les insectes de tous poils permet de profiter de belles journées ensoleillées. De nombreux asados incitent à faire le plein de protéines en compagnie de nos amis autochtones. La sécheresse de l'hiver fait place à quelques pluies qui font (enfin) pousser une herbe nouvelle.

Un soir, une surprise de taille nous attend. Ale et Barby débarquent de la Pampa pour nous rendre visite à l'improviste. Une troisième retrouvaille ! Nous arrosons cela comme il convient et savourons ces moments de fous rires grâce à leur humour décalé.

Le week-end des 24, 25 et 26 septembre c'est la fête de la création du village, mais surtout de la Vierge de la Merced que les colons ont amenés avec eux. Au programme, communion groupée, retraite de la vierge, messe, fanfare de l'armée et... défilé de chevaux. Quelques cent soixante-dix cavaliers sont au rendez-vous avec leurs plus belles parures. Un régal pour les yeux. Venants de plusieurs centres traditionalistes et de plusieurs provinces, ils se réunissent le soir autour d'un banquet criollo et d'un concert de folklore.
Le monde du cheval étant petit, nous commençons à connaitre la plupart des gens présents, tous plus souriants et avenants les uns que les autres. C'est agréable de fréquenter de telles personnes.
Maintenant la condition physique de nos équipiers par des balades plus rythmées et récréatives, nous en profitons pour faire une excursion jusqu'à la colonie abandonnée d'Hansen. Nous y revoyons Emir et ses cinquante chats, buvons le maté avec Juan-José amoureux des chevaux. Il nous montre ses albums photos de famille, de jinetead et de défilés. Toute sa vie il a travaillé avec le bétail et tressé des parures de cuir. On peut lire en lui une grande tristesse lorsqu'il raconte que son médecin a finit par lui interdire de monter à cheval pour des raisons de santé.

DECONCERTANTE DISPARITION

Nous qui nous attachions à raconter des histoires à Rita pour qu'elle se sente bien, c'est finalement elle qui nous en a raconté. Son gros ventre, ses vilaines réactions au toucher, au serrage de la sangle, le liquide dans les mamelles, les avis de chaque homme de cheval rencontré... Il n'y avait pourtant guère de changement. De plus en plus dans le doute, nous décidons de faire une seconde fouille. Franco vient d'Arteaga pour la vérification. Qu'elle n'est pas sa tête en découvrant un ventre vide. Les bras nous en tombent. Les suppositions fusent, avortement, grossesse nerveuse... mais rien de tout cela ne colle. Nous finissons par prendre conscience d'une chose. Nicolas, le jeune vétérinaire qui a pratiqué la première fouille à Cutral-co s'est trompé. Science exacte d'un charlatan. Rita est simplement grosse et notre hongre Mouloud risque bien de pouliner avant elle. Incroyable !
Annonçant cet étrange rebondissement à nos amis argentins, je ne peut que citer les belles paroles de Roberto à Bariloche : "Las ilusiones estàn buenas para renovar el espiritú.**"
Regretté Takasuivre qui aura bien contrecarré des projets sans même être l'ombre d'un spermatozoïde.
Regretté poulain farceur, ton voyage s'arrête là, celui de la caravane peut continuer sans autre forme de procès.



* "Mange Clio, mange. Tu es maigrichonne !"
**"Les illusions sont bonnes pour renouveller l'esprit."

4 commentaires:

  1. espero que hayan tenido buena estadía en San José de la Esquina.-Buen viaje ,cuídense, y si regresan espero verlos nuevamente.Felicidades!Adieu,Clio,adieu Arnó

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  2. je regrette que vous ne porriez pas porter un poulain.

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  3. pardon,j´ai oublié de saluer y dire bon voyaje a RITA,GODOFREDO,MOULAND,RUSTINE ET KALI.ADIEU A TOUS

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  4. Thierry MARY le père de Camille
    Je viens de lire l'intégralité de votre blog, vos aventures sont vivifiantes. Les réalités que vous nous décrivez nous font regarder d'un autre oeil notre quotidien européen. Etant cavalier moi-même ce n'est pas sans régal que je reviendrai visiter votre site. Que la route vous soit des plus favorable. Ps vous avez un bisou de la part de Camille

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