Ce n'est pas sans émotions que nous quittons nos amis de San José. Nous faisons le tour des baraques pour saluer tous ceux qui nous ont merveilleusement accueillis ici. Derniers moments ensembles autour d'un repas, d'un maté, d'une bière... Nous sacrons même Raùl notre "grand père argentin".
Sur les chemins en terre, nous renouons avec tous les petits bruits de la nature, le plaisir de voir s'envoler tel oiseau à tête rouge, de regarder les perruches confectionner leurs impressionnants nids en jacassant, entendre le croâssement des grenouilles, le chant des grillons, les cris des hérons à la tombée du soir, l'odeur de l'herbe humide en allant se coucher. Tant de petites choses qui s'oublient lors d'une vie sédentaire et qui embellissent une journée. Le temps est pluvieux. Les chevaux patinent deux jours durant mais c'est de bonne guerre. La pluie a donné tout son éclat au printemps. L'herbe est verte et parsemée de petites fleurs.
Arrivés à Zavalla en banlieue de Rosario, nous nous heurtons au pont Victoria. Impossible et interdit de passer à cheval. Quelques soixante-dix kilomètres pour traverser l'immense rio Paranà. Il faut alors remuer ciel et terre pendant deux jours afin de trouver un van deux places à prix conpétitif pour surmonter cet obstacle routier. Cido et Carreras nous rendent ce service en deux voyages. Clio part devant avec Rita, les chiennes, le matériel et le soin de monter le campement. Pour ma pomme, le trajet avec Godo et Mouloud se fait de nuit. Le fleuve n'est qu'une tâche sombre dans l'obscurité. Je laisse à Clio le soin d'en dévoiler sa beauté :
Aujourd'hui un second pont relie également Entre-Rios à Buenos Aires. L'agriculture intensive commence à y étendre son venin. Malgré tout ,la région reste bien dans la tradition criolla. A peine avons-nous ouvert un oeil de l'autre côté de la rive que des gauchos à cheval nous saluent, s'arrêtent pour bavarder. Les troupeaux de vaches et de chevaux abondent. C'est sous un soleil de plomb que nous découvrons une région vallonée, verdoyante et boisée. Nous laissons derrière nous la désolation de Santa-Fé.
AU PAYS DES BESTIOLES
De multiples ruisseaux rendent l'abreuvement facile. Une nouvelle faune apparaît avec
D'autres bestioles font rage. Les taons et les moustiques provoquent des oedèmes à Rita et rendent Godo fou, eux que le climat de montagne n'a pas préparé à cet ennemi obstiné. Un mélange de vinaigre et de citronelle semble faire un peu d'effet. Comme si les insectes ne suffisaient pas, Rita en chaleur ne contrôle plus ses pulsions et n'a de cesse de tourner autour de nos deux hongres, les collant au plus près, acceptant leurs morsures en guise de refus.
UN AUTRE RYTHME
Vers Chiquiro, c'est Carlos et sa famille qui nous invitent à leur table pendant que les chevaux se
Maintes fois nous nous arrêtons pour demander notre chemin ou simplement pour discuter. L'arrêt en vaut toujours la chandelle, ne serait-ce que pour récolter un sourire.
Nous ne sommes pas au bout de nos surprises en ce qui concerne l'hospitalité. Dix kilomètres avant Macia, deux types débarquent d'une voiture, prennent des photos, posent maintes questions, reluquent les chevaux. On se demande bien ce qu'ils peuvent nous vouloir. A notre tour de questionner.
*deux étranges bestioles
**Du fond du coeur !